Samedi 28 Mai 2022

Zèles charnels (1)

Saül avait voulu les frapper (les Gabaonites) dans son zèle pour les enfants d'Israël et de Judas. 2 Samuel 21:2

Viens avec moi, et tu verras mon zèle pour l’Éternel. 2 Rois 10:16

Le zèle est l’empressement qu’un homme déploie au service d’une cause ou d’une personne. C’est certainement, en soi, une qualité très appréciable. Encore faut-il que l’objet en soit digne et, pour le chrétien, selon la volonté de Dieu qu’il est appelé à discerner (Romains 12:2).

La chronique du règne de Saül ne raconte pas qu’il frappa de mort les Gabaonites (2 Samuel 21:1). Seul nous est donné le motif de son action : son zèle pour les fils d’Israël et de Juda. À première vue, ce zèle peut paraître justifié : un roi désire éliminer des gens dont la présence parmi le peuple est un constant rappel d’une faute évidente de Josué (Josué 9:14). Dieu n’en juge pas ainsi : son nom a scellé l’alliance entre Israël et Gabaon (Josué 9:19) et rien ne peut désormais la rompre; aucun zèle ne peut justifier un parjure. Comme Josué, Saül, avant d’agir, aurait dû consulter l’Éternel, principe toujours actuel pour les chrétiens.

Le cas de Jéhu, roi d’Israël, auteur des paroles du second verset, n’est pas plus édifiant, même si, dans sa bouche, son zèle pour l’Éternel peut paraître plus spirituel que le zèle de Saül pour les fils d’Israël. Certes, on peut remarquer que Jéhu a été oint roi pour exécuter une sentence de Dieu contre la maison d’Achab (2 Rois 9:1-9) mais, dans les deux chapitres qui le concernent, que lit-on ? Il ne cesse d’outrepasser la volonté de Dieu, avec une violence inouïe ; il accompagne l’exécution de ses actes de ruses mensongères. Il invite Jonadab à être témoin de son zèle : il met ainsi son orgueil en évidence. Prompt à juger les autres, il méprise la loi de Dieu pour lui-même (2 Rois 10:31).

Aujourd’hui encore, on qualifie parfois de zèle pour le Seigneur, des jugements outranciers et arbitraires contre d’autres hommes (chrétiens ou non), tout en étant laxiste pour soi-même. Ce zèle, qui n’est pas l’effet de la soumission à la volonté du Seigneur discernée et comprise, est néfaste parce que charnel. Dieu le condamne : Saül et Jéhu en sont des exemples.

Demain, nous verrons d’autres exemples, ceux-là à suivre !

Source (Plaire au Seigneur)