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L'abandon du Calvaire
“Vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Éli, Éli, lama sabachthani ? C'est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?” Matthieu 27. 46
Une obscurité dense et oppressante, inhabituelle en plein midi, vient de s’abattre sur la terre. Trois croix sont dressées à Golgotha, hors des murailles de Jérusalem ; dans d’intenses douleurs, trois suppliciés sont en train de passer de la vie à la mort. Soudain un grand cri s’échappe des lèvres du crucifié central : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?” C’est le Fils de Dieu lui-même qui prononce ces paroles !
Durant sa vie terrestre, Jésus avait adressé ses prières à son Père, même à Gethsémané : “Mon Père, si c’est possible, que cette coupe passe loin de moi” (Matt. 26. 39). Ici, Jésus est sur la croix, il s’adresse à Dieu (et non à son Père) peu de temps avant la fin du moment d’obscurité : il est abandonné de Dieu. Il subit le jugement dû au péché, il est traité comme le péché doit l’être. C’est l’opposé de “Moi et le Père, nous sommes un” (Jean 10. 30). Sa nature divine et son statut de Fils de Dieu ne sont en aucun cas altérés ; mais la communion avec son Dieu, communion qui était la joie de son âme, lui est maintenant refusée.Pourquoi Jésus a-t-il dû passer par ces moments terribles ? La question du bien et du mal restait sans réponse depuis la chute de l’homme en Éden ; mais elle trouve son issue ici, sur le Calvaire. Bien et mal se rencontrent dans la personne sans péché du Fils de Dieu ; il porte dans son corps tout le jugement divin contre le péché, car Jésus est la seule victime qui peut payer cette lourde dette. La question du péché est réglée une fois pour toutes par Christ qui porte “nos péchés en son corps sur le bois” (1 Pi. 2. 24). Les souffrances qu’il avait endurées durant sa vie ne suffisaient pas : seules les souffrances pendant les trois heures ténébreuses à Golgotha ont permis de détourner sur lui toute la colère de Dieu contre le péché de l’homme.L’intensité de ces souffrances dues à l’abandon de Dieu démontre l’étendue de la grâce divine envers la créature humaine. Quel prix pour mon pardon, quelle étendue pour la grâce que mon Père m’offre aujourd’hui !Source (Plaire au Seigneur)
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