Lundi 9 Mai 2022

Jugement hâtif

Anne parlait dans son coeur, et ne faisait que remuer les lèvres, mais on n'entendais point sa voix. Éli pensa qu'elle était ivre, et il lui dit : Jusques à quand seras-tu dans l'ivresse ? Fais passer ton vin. Anne répondit : Non, mon seigneur, je suis une femme qui souffre en son coeur, et je n'ai bu ni vin ni boisson enivrante ; mais je répandait mon âme devant l'Éternel. 1 Samuel 1:13-15 ; lire aussi les v. 16 et 17

C’est jour de fête à Silo, l’endroit où se trouve l’arche de l’alliance, ce symbole de la présence de Dieu au milieu de son peuple Israël. Mais tous les cœurs ne sont pas à l’unisson. Anne, femme d’un homme appelé Elkana, est profondément triste : elle est stérile. Dans sa détresse, incapable de prendre part au repas de fête qui suit le sacrifice, elle se rend au temple pour prier silencieusement, pendant un long moment. Le sacrificateur Éli l’observe et déduit de son comportement qu’elle est saoule.

Mettons-nous d’abord à la place d’Anne. Qu’aurions-nous répondu, en face d’une accusation aussi injuste ? Peut-être nous serions-nous drapés dans notre dignité offensée et dans notre bon droit, en répondant sur le même ton. Peut-être, au contraire, nous serions-nous éloignés en silence, en colère intérieurement contre ce prêtre qui ne comprend rien. Anne nous enseigne la bonne attitude : respectueuse envers ce vieillard qui représente l’autorité de Dieu, elle expose sa situation et met calmement les choses au point. De même, si nous avons été blessés par quelqu’un, en particulier par un frère qui a des responsabilités dans l’église, ayons le tact et le courage d’Anne pour ne pas nous rebeller et envenimer les choses, mais pour dire ce que nous ressentons et expliquer nos motivations (1 Samuel 1. 16).

Mettons-nous maintenant à la place d’Éli. Ne nous arrive-t-il pas de porter un jugement trop hâtif sur une situation ? Les quelques éléments qui nous sautent aux yeux nous amènent vite à une conclusion fautive qui peut se traduire, comme ici, par une parole blessante, ou bien par des pensées méchantes. Le Seigneur, au contraire, nous avertit : Ne jugez pas selon l'apparence, mais jugez selon la justice (Jean 7:24). Or ce jugement juste passe bien souvent par un dialogue, pour mieux comprendre notre frère ou notre sœur. Et sachons ne pas nous bloquer sur notre première impression (pas toujours si bonne que ça !), mais, comme Éli qui finit par comprendre la situation, ayons une parole de paix et de bénédiction à la fin (1 Samuel 1:17).

Source (Plaire au Seigneur)