-
Un choix criminel
Mercredi 6 Avril 2022
Un choix criminel
Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus ? Matthieu 27:17
Les principaux sacrificateurs, qui haïssent Jésus, l’ont livré à Pilate, le gouverneur romain. Pilate sait qu’ils l’ont fait par jalousie. Il sait aussi que Jésus, quelques jours auparavant, a fait une entrée triomphale dans Jérusalem et qu’une « foule immense » l’a acclamé comme Fils de David. Frappé par la dignité de Jésus, silencieux devant les accusations des sacrificateurs, il est convaincu de son innocence. Peut-être croit-il habile, pour le soustraire à la mort, d’exploiter la coutume qui veut que le gouverneur relâche un prisonnier à l’occasion de la Pâque. Il propose donc au peuple de choisir entre Barabbas et Jésus ? Un agitateur meurtrier, ou le juste ? Le choix paraît d’une évidence incontestable !
Eh bien, non ! Ce serait ignorer jusque dans quels excès de haine peut sombrer l’homme dominé par ses passions. Sacrificateurs et anciens profitent habilement d’une brève interruption de l’audience, suite à l’arrivée d’un message de la femme de Pilate : « N’aie rien à faire avec ce juste. » Dans ce court laps de temps, ces misérables réussissent à persuader la foule « de demander Barabbas et de faire périr Jésus » ! Par deux fois, malgré les objections de Pilate, cette foule hurle : « Qu’il soit crucifié ! » Bien que persuadé de l’innocence de Jésus, Pilate, responsable de maintenir l’ordre, a peur du tumulte qui se prépare ; il cède alors lâchement aux clameurs de la foule.
Cette scène nous montre l’état du cœur naturel de l’homme. La classe religieuse s’est éloignée de Dieu qu’elle a pourtant la prétention d’honorer. « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu » est devenu une formule vide ; l’amour est abandonné au profit d’une observance formaliste et pointilleuse de commandements humains. Dès lors, un orgueil inouï prend possession de l’âme tout entière ; il est accompagné d’un profond mépris envers ceux que l’on considère ignorer la Loi (Jean 7:49) et qu’on s’arroge le droit de diriger. Cet orgueil culmine enfin par une haine assez violente pour enflammer les foules, pour bafouer le droit et pour exiger la mort de Jésus. Voilà la puissance effrayante qui a conduit (du point de vue de la responsabilité de l’homme) Jésus à la croix.
Le même orgueil et le même fanatisme nous guettent. Réalisons donc que « l’amour est le tout de la Loi » (Romains 13:10), l’amour envers Dieu, l’amour envers les croyants et envers les hommes dans le monde, sans exception.
Source (Plaire au Seigneur)
Tags : Jésus, Pilate, foule, choix
-
Commentaires